Le tatouage en Corée du Sud
- Cft tatouage
- 25 mai 2024
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 16 avr.
Alors que le tatouage s’impose de plus en plus comme une forme d’art à part entière dans de nombreux pays, la Corée du Sud reste à contre-courant, tiraillée entre héritage traditionnel et envie de modernité. Là-bas, l’encre sur la peau n’est pas simplement un choix esthétique : elle est encore perçue comme un acte de rébellion, voire une provocation.
Une histoire marquée par la répression
Pendant la dynastie Joseon, les tatouages étaient loin d’être artistiques. Ils servaient à marquer au fer rouge les criminels : le nom de leur délit était directement inscrit sur leur peau. Les femmes jugées infidèles subissaient le même sort. De quoi ancrer, des siècles durant, une image négative et punitive du tatouage dans l’imaginaire collectif coréen.
Un héritage lourd à porter
Au fil du temps, les tatouages ont également été associés aux gangs et au crime organisé, renforçant leur stigmatisation. Dans une société guidée par les principes du confucianisme — où le respect du corps et des traditions est primordial — modifier sa peau reste un acte controversé. Résultat : même aujourd’hui, un tatouage peut nuire à vos chances d’emploi, ou provoquer l’incompréhension des générations plus âgées.
Le paradoxe médical
La loi actuelle autorise uniquement les médecins diplômés à pratiquer le tatouage. Une décision de la Cour suprême datant de 1992 considère cette pratique comme un acte médical potentiellement dangereux. Mais dans les faits, très peu de médecins s’aventurent dans le monde du tatouage, craignant pour leur réputation. Les véritables passionnés, sans formation médicale, sont donc contraints de rester dans l’ombre.
Une scène underground en pleine ébullition
Malgré les obstacles, la scène du tatouage en Corée du Sud est bien vivante. Des artistes talentueux exercent dans la clandestinité, risquant amendes et sanctions pénales. Les studios ne peuvent ni s’afficher ni faire de publicité. Ils misent tout sur le bouche-à-oreille et les réseaux sociaux… mais avec prudence.
Lueur d’espoir
Récemment, le candidat à la présidentielle Lee Jae-myung a promis de soutenir la légalisation du tatouage. Une prise de position qui ravive l’espoir d’un changement de cap. Parallèlement, les jeunes générations, bien plus ouvertes, réclament plus de liberté. D’après une étude menée par Gallup Korea, 80 % des jeunes de 20 à 29 ans et 60 % des 30-50 ans sont favorables à une légalisation.
Conclusion
Si les tatouages restent un sujet sensible en Corée du Sud, les lignes commencent doucement à bouger. Portée par la jeunesse et des figures politiques progressistes, la culture du tatouage espère enfin sortir de l’ombre pour s’imposer au grand jour.
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